Avec 12 romans et 3 mangas, le mois de février était assez chargé, mais j'ai surtout eu de bonnes déceptions littéraires...
Alors, qu'est-ce qui était si décevant ?
Les liens artificiels de Nathan Devers (⭐⭐)
Quel enfer ce roman, j'ai vraiment passé un sale moment, avec une écriture pédante, et une approche du sujet que j'ai trouvé stéréotypée, sans aucune nuance.
"Il fallait la raconter, cette spirale. La spirale de ceux qui tournent en rond entre le virtuel et la réalité. Qui perdent pied à mesure que s’estompe la frontière entre les écrans et les choses, les mirages et le réel, le monde et les réseaux. Le cercle vicieux d’une génération qui se connecte à tout, excepté à la vie. N.D. L’Antimonde est le premier métavers qui réplique la planète Terre à l’identique. Ce monde artificiel offre à chaque utilisateur la possibilité d’avoir en ligne, via son avatar, une vie plus riche et plus folle. Julien Liberat, professeur de piano frustré, s’est, depuis la crise sanitaire, laissé submerger par les écrans. L’Antimonde lui ouvre la voie d’un grand destin. Un roman vertigineux sur la frontière entre réel et virtuel, une plongée irrésistible dans le « charme du néant ». C’est à la fois une tragédie, une satire sociale, un drame digital et psychologique, qui dénonce un monde tout proche, une aberration surgie de la Silicon Valley pour nourrir des âmes vides avec des pixels…"
Arlis des forains de Mélanie Fazi (⭐⭐⭐,5)
Une très belle plume, dans l'univers des forains qui me fascine, et un soupçon de fantastique, mais j'en suis ressortie en me disant "Oui, et ? Quel est le but de ce roman ?" C'est joli, un roman initiatique, mais sans grande profondeur...
"Lorsqu'on a onze ans, le monde est un endroit étrange... Et quand ce monde se compose d'un ours, de singes savants et de serpents, l'étrange devient le quotidien. Car Arlis est un forain, et sa maison est la route. Il vit heureux en compagnie d'Emmett et de Lindy, qui dirigent la caravane, de Jared, le cul-de-jatte, d'Aaron et de Katrina. Si seulement Arlis savait ce qu'il fait parmi eux. Car il ignore tout de ses origines ou de sa famille. Un jour, alors que les forains atteignent la petite bourgade de Bailey Creek, Arlis fait la connaissance de Faith, la fille du pasteur. Ils se lient d'amitié et deviennent complices, au coeur des blés, sous la lune et le vent. Mais Faith n'est pas non plus une fille comme les autres. Elle connaît les secrets des champs de blés. Elle initie Arlis à d'étonnants sacrifices dédiés à l'épouvantail qui règne en maître sur ces lieux. Autour d'eux plane une présence invisible et effrayante. Oui, lorsqu'on a onze ans, le monde est un endroit étrange, où peuvent surgir la violence et la mort, et changer votre vie à tout jamais..."
Gidéon la neuvième de Tamsyn Muir (⭐⭐⭐⭐⭐)
Enfin, un roman génial ! Une vraie claque dans le genre fantasy, devenant mon roman préféré de février sans hésitation. Tout est génial : l'univers, l'intrigue, les personnages... Je recommande vivement !
"Élevée par une flopée malveillante de nonnes sclérosées, de serviteurs antédiluviens et de squelettes, Gideon est fin prête à laisser derrière elle une vie de servitude. Elle embarque donc son épée, ses bottes et ses revues pornos, et prépare son évasion. Mais son ennemie d’enfance ne lui rendra pas sa liberté avant un dernier service.
Harrowhark Nonagesimus, Respectable Fille de la Neuvième Maison et magicienne osséo surdouée, répond en effet à l’appel de l’Empereur. Celui-ci a convié les héritiers et héritières de ses loyales Maisons à prendre part à un concours impitoyable. Si Harrowhark réussit, elle deviendra une servante immortelle et toute-puissante de la Résurrection. Mais pour cela, elle a besoin de Gideon…"
Mille soleils splendides de Khaled Hosseini (⭐⭐⭐⭐⭐)
Ma deuxième lecture du 12 Books challenge, et un chef-d'œuvre découvert. Je comprends pourquoi autant de monde aime ce roman ! C'est profond et beau, malgré la violence et la haine.
"Forcée d'épouser un homme de trente ans son aîné, exécrable islamiste aux allures de Barbe Bleue, Mariam subit la colère de son époux devant son incapacité à lui donner un fils. Après dix-huit ans de soumissions à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l'arrivée de Laila sous son propre foyer une petite voisine de 14 ans, que Rachid décide d'épouser en secondes noces. Les années passent, longues comme des veillées funèbres. Massoud assassiné. Les Talibans installés. De rivales, Mariam et Laila deviennent alliées, soeurs de malheur face au despotisme des pères, des maris et de leur cortège de lois inhumaines. Dans la prison de leur exil intérieur, elles unissent leur courage pour tenter de fuir l'Afghanistan et sa folie meurtrière, et partir au Pakistan. Mais parviendront-elles jamais à quitter cette terre dévastée, et leur ville, Kaboul, où "les soleils splendides" du passé sont aujourd'hui noyés dans des bains de sang ?"
Un fauve dans Rome de Nathalie Cohen (⭐⭐⭐)
Que c'était long, un enchaînement de chapitres de points de vue différents qui font qu'on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, une intrigue qui part dans deux directions, on ne sait plus quel est le but du roman. Non, vraiment, pas de plaisir dans ce roman.
"Quel est ce fauve qui menace Rome ? Est-ce Néron, cet empereur fou dont on dit que les débauches attisent la colère des dieux ? À moins que ce ne soit cet incendie qui lèche les arcades du Circus Maximus ? Mais les départs de feu ne sont pas la seule source d'inquiétude pour Marcus Alexander, le tribun de la Première caserne. Il y a aussi la disparition de ces enfants blonds, qui réveille chez lui d'anciennes douleurs et déclenche une volonté farouche de les retrouver. Marcus va mener l'enquête, au risque de se jeter, en s'approchant de très près de Néron et de son frère ennemi Lucius, dans la gueule du loup."
Les carnets de l'apothicaire tomes 1 à 3 de Nekokurage (⭐⭐⭐⭐⭐)
Je reprends le manga après des années d'abandon ! J'avais entendu énormément de bien de cette saga, et à partir du tome 3, j'accroche définitivement. Les deux premiers tomes sont bons, mais introductifs, les choses se mettent vraiment en place dans le 3e.
"À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse.
Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête... et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée... Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d'une des favorites de l'empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !"
La fille du Hälsingland de Katarina Widholm (⭐⭐⭐⭐)
Premier tome d'une nouvelle saga familiale, très réussie, sans révolutionner le genre. Le décor de la Suède d'avant-guerre est bien exploité, Betty est une héroïne attachante, mais rien ne m'a surprise dans l'intrigue.
"1937. Betty, âgée de dix-sept ans, quitte tout ce qu’elle a toujours connu, son Hälsingland natal, sa mère, ses frères, pour rejoindre la capitale où l’attend une position de femme de chambre chez un riche médecin. Elle, qui ne sait du monde que ce qu’elle en a lu dans les livres, bout d’excitation. Dans le train déjà, elle rencontre un homme passionnant, professeur d’origine juive, qui partage son goût pour la littérature…
Mais, une fois arrivée en ville, Betty déchante vite : elle doit supporter le mépris de l’épouse de son employeur et travaille du matin au soir. Elle n’a même plus le temps de lire.
Heureusement, elle trouve une alliée en Viola, la bonne de la maison voisine, qui lui montre les rouages du service et lui sert de guide. Betty arpente avec elle les rues grouillantes de vie de Stockholm où tout l’émerveille. Comme l’amour, impossible, qu’elle éprouve pour Martin, l’homme du train qui lui a glissé son adresse dans un livre…"
Les disparus de Blackmore de Henri Lœvenbruck (⭐⭐⭐⭐⭐)
Mon côté fan-girl n'a pas résisté au nom Lovecraft dans le résumé. Mettez-moi un soupçon d'occulte, une ancienne religion celte, une ambiance brumeuse et je suis conquise. Un très bon thriller que j'ai apprécié, autant pour son intrigue que ses personnages.
"Octobre 1925. À Blackmore, une île coupée du monde au large de Guernesey, meurtres et disparitions sèment la terreur. Alors que la police piétine, Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l'Institut de criminologie de Paris, est appelée en renfort. Cette cartésienne irréductible va devoir mener l'enquête aux côtés d'Edward Pierce, un Britannique spécialisé dans les sciences occultes qui se présente comme " détective de l'étrange ".
Ensemble, ils affrontent les plus sombres secrets de Blackmore : les statues énigmatiques disséminées sur l'île, la rumeur d'un culte maléfique qui sévirait dans l'ombre, et ce vent lancinant, le murmure des brumes, qui ne cesse jamais. Entre mensonges et confidences, ce duo improbable devra démêler le vrai du faux dans une course contre la montre diabolique."
Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique de Balli Kaur Jaswal (⭐⭐⭐,5)
Deuxième roman de l'autrice et je crois qu'il faut admettre que je n'accroche pas à son écriture. J'aime les thématiques qu'elle aborde, les personnages qu'elle construit, mais il y a toujours quelque chose qui fait que je m'ennuie un peu, que je n'arrive pas à entrer dedans.
"« Association sikhe recherche animatrice pour atelier d’écriture réservé aux femmes. »
Quand Nikki, Londonienne de 22 ans en quête désespérée d’un emploi, tombe sur cette petite annonce au grand temple de Southall, elle n’hésite pas longtemps avant de proposer ses services. Mais alors qu’elle pensait former des apprenties romancières, Nikki se retrouve face à un public inattendu : une dizaine d’Indiennes de tous âges, majoritairement veuves, pour la plupart analphabètes et dotées d’une imagination très, très fertile. Écrire ? Pensez-vous ! Elles, ce qu’elles veulent, c’est raconter. Raconter le choc culturel, la vie de famille, la solitude, l’amour, le sexe et les fantasmes enfiévrés qui leur traversent si souvent l’esprit.
Alors que la fréquentation de l’atelier augmente de semaine en semaine, les langues se délient, défiant les normes strictes de leur communauté. Mais libérer la parole des femmes n’est jamais sans danger..."
Bivouac de Gabrielle Filteau-Chiba (⭐⭐⭐⭐⭐)
Première lecture commune de 2024 avec Le Mange-Livre, autour de ce magnifique roman ! Une plume poétique et sublime, qui donne à réfléchir sur nos modes de vie, l'écologie et les relations humaines. Une très belle découverte pour ma part !
""J'observe les étoiles, miroitées dans l'eau. C'est là, devant tant de beauté, que j'ai soudain la certitude que tu reviendras ici. C'est clair, tellement clair. C'est ton éden, ton pays." En fuite, Riopelle a trouvé refuge auprès d'un groupe clandestin de militants écologistes. Bientôt, ils lanceront l'opération Bivouac, destinée à empêcher la construction d'un oléoduc dans les terres du Bas-Saint-Laurent. Mais l'homme reste hanté par l'issue dramatique de sa dernière mission. Dans la ferme communautaire où elles se sont installées, Anouk et Raphaëlle peinent à trouver leurs marques et vivent leurs premiers désaccords. Quand Riopelle leur propose de rejoindre sa lutte acharnée pour préserver le territoire, elles ont un choix à faire. Entre nécessité de l'engagement et compromis pacifiste, tous trois voient se mêler peurs inavouées et désirs inassouvis."
Nos âmes sombres de Sarah Bordy (⭐⭐⭐⭐)
Une découverte grâce à une masse critique Babelio, un polar sombre où on fait face à une véritable noirceur humaine, mais la multiplication des personnages m'a un peu perdue et fait passer à côté du coup de cœur.
"Dévoré par l'ambition, Julien Georget, lieutenant de gendarmerie, rêve de faire ses preuves dans une affaire de meurtre qui ébranle la tranquillité de sa petite ville. Son adjoint, Dylan, travaillant sur une autre enquête en apparence anodine, fait resurgir sans le vouloir des mensonges et des secrets jusqu'ici bien gardés. D'autres drames se jouent derrière les façades des belles demeures de la ville. Lycéen brillant mais écrasé par le poids du devoir familial, Kevin retrouve sa mère inanimée après une tentative de suicide. Son père, figure politique locale, est la cible de lettres de menaces et voit sa position compromise. Au fil des pages se dessinent et se croisent les parcours de ces personnages meurtris par les fantômes du passé, du silence et des non-dits."
Scholomance (tomes 2 & 3) de Naomi Novik (⭐⭐⭐⭐⭐)
J'ai retrouvé avec joie mon autrice préférée et j'ai dévoré les deux derniers tomes de la trilogie, que j'attendais impatiemment. Une merveille de fantasy, avec un système magique complexe, riche et El est devenue l'une de mes héroïnes favorites. Merci encore à Naomi pour cette saga merveilleuse.
"À la Scholomance, El, Orion et leurs camarades sont enfin en terminale, année sur laquelle plane le spectre de la remise des diplômes, rite de passage mortel... au sens propre. El est déterminée : ses amis et elle survivront. Mais ce but paraît de plus en plus difficile à atteindre à mesure que la violence au sein de l'école s'intensifie. Jusqu'à ce qu'El se rende compte que, parfois, pour gagner la partie, il faut changer les règles du jeu."
Alors, qu'as-tu lu en février ?
Et est-ce qu'un de ces romans ne rejoindrait pas ta wishlist ou ta pile à lire ? 😉
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